Au fil de Strasbourg

Lieux, recettes traditionnelles, culture régionale… Strasbourg n'aura plus de secrets pour vous !

Notre-Dame se dresse fièrement sur la place de la cathédrale en plein cœur du centre historique de Strasbourg, la Grande Île. C’est la 2ème cathédrale la plus visitée en France après Notre-Dame de Paris. Pour avoir la meilleure vue sur sa façade et se laisser conquérir par sa beauté, je vous conseille de venir par la rue Mercière. Classée monument historique et au patrimoine mondial de l’UNESCO, Notre-Dame est un trésor architectural alsacien. Découvrons ensemble les particularités de cette cathédrale de style gothique et les secrets qu’elle abrite !

La cathédrale de Strasbourg en chiffres

  • 2ème cathédrale la plus visitée
  • Début de construction au XIe siècle
  • Construite par plusieurs générations de bâtisseurs, elle est achevée 400 ans plus tard, en 1439
  • Sa flèche qui atteint 142 mètres
  • Elle a longtemps été un des édifices le plus haut du monde, en concurrence avec la pyramide de Khéops

Les particularités de Notre-Dame

Un parvis qui n’est pas dégagé

La cathédrale de Strasbourg est enchâssée dans les bâtiments qui l’environnent. Son parvis est donc de petite taille. C’est ainsi que la vue depuis la place donne une impression grandiose sur la cathédrale qui paraît particulièrement imposante et majestueuse. Il n’est pas évident d’obtenir une vue d’ensemble sur ce monument.

La Lycée Fustel de Coulanges directement accolé à Notre-Dame

Un clocher unique et grandiose

Si la cathédrale est si sublime, c’est en partie grâce à son clocher unique qui la rend singulière. Ça lui confère une allure et une aura à couper le souffle.

De plus, sa flèche, achevée en 1439 et qui culmine à 142 mètres, est une prouesse architecturale. Elle permet à Notre-Dame d’être le monument le plus élevé de l’Occident chrétien jusqu’au XIXe siècle. On dit même qu’elle a été un temps le plus haut édifice du monde au coude à coude avec la magistrale pyramide de Khéops. Pour avoir un ordre d’idée, sachez que vous pouvez apercevoir la flèche de Notre-Dame sur la route pour se rendre à Strasbourg, mais aussi des Vosges et de la Forêt Noire (Allemagne) lorsqu’il fait beau !

Une cathédrale rose

L’édifice doit sa superbe couleur à la pierre qui constitue ses murs, à savoir le grès rose des Vosges. Il s’agit de la pierre que l’on trouvait en Alsace.

Un lieu d’inspiration pour les artistes

Strasbourg a été une plaque tournante où se retrouvaient les gens de lettres en provenance de toute l’Europe. La ville et sa cathédrale emblématique font forte impression sur eux. Notre-Dame est un édifice qui a charmé et éveillé l’esprit poétique de bien des auteurs : Érasme de Rotterdam, Victor Hugo, Johann Wolfgang von Goethe, Voltaire, etc.

Johann Wolfgang von Goethe, qui a suivi ses études à Strasbourg, a été dès le départ impressionné par la cathédrale. Cette dernière a ainsi naturellement nourrit son œuvre poétique. Goethe montait souvent sur la plateforme de Notre-Dame. Il a fait graver son nom, comme beaucoup d’autres, dans la tourelle sud-est de la tour de la cathédrale et on trouve aussi dans la cathédrale une deuxième inscription qui fait mention de son nom, près de la porte côté est. D’ailleurs, sur le bas-relief de sa statue (située place de l’Université, juste devant le Palais Universitaire de Strasbourg), il est représenté sur la plateforme de la cathédrale !

Enfin, Victor Hugo, lui aussi subjugué par ce qu’il appelle « prodige du gigantesque et du délicat », évoque la cathédrale ainsi dans son œuvre :

« L’énorme cathédrale, le sommet le plus haut qu’ait bâti la main de l’homme après la grande pyramide, se dessinait nettement […]. Je n’ai jamais rien vu de plus imposant. »

Visiter Notre-Dame

Façade et rosace

Foisonnante de sculptures, la façade est sans pareil. Vous pouvez notamment admirer la magnifique galerie des apôtres. Juste en dessous, vous apercevrez la rosace. Cette dernière est particulière : au lieu d’être composée de saints comme le veut la tradition, elle arbore des épis de blés, symboles de la puissance commerciale qu’est Strasbourg au Moyen-Âge.

L’horloge astronomique

L’horloge a été construite au XVIe siècle grâce au travail sans relâche d’artistes, de créateurs et d’ingénieurs. La légende raconte qu’on aurait crevé les yeux du constructeur afin qu’il ne puisse reproduire d’horloge semblable. Anciennement considérée comme l’une des sept merveilles du Saint Empire romain germanique, elle est l’une des principale attractions de la cathédrale. Tous les jours à 12h30, ses automates s’animent. On peut notamment profiter du spectacle des quatre âges de la vie représentés par l’enfant, l’adolescent, l’adulte et le vieillard, qui passent devant la Mort. C’est là une belle métaphore du temps qui file.

La plateforme

Pour les courageux prêts à gravir les 330 marches qui séparent de la terrasse panoramique, vous pourrez pimenter votre visite par le point de vue exclusif qu’elle offre sur les toits de Strasbourg et ses environs. Par beau temps, les Vosges et la Forêt Noire sont même apercevables. Une fois là-haut, imaginez simplement la vie foisonnante qui s’y est déployée durant le XVIIIe siècle : à cette époque, la plateforme était un lieu de rencontre convivial où il était coutume de pique-niquer ou que des musiciens y jouent de la musique.

Un édifice entouré de nombreuses légendes et faits étranges

La légende du diable

Dès que l’on atteint le parvis de la cathédrale, on peut être surpris par le vent fort qui balaye la place. Savez-vous qu’il existe une légende qui raconte qu’il y a longtemps, le diable est passé devant la cathédrale en chevauchant le vent. Flatté de sa représentation sur le portail sous les traits du Tentateur, il rentra dans la cathédrale et fut fait prisonnier. Depuis, sa monture, le vent, souffle dehors. Il continue d’attendre le retour de son maître.

La chaire avec la sculpture du chien

Si l’on observe avec attention, on voit un petit chien se détacher de la rampe des escaliers de la chaire. Il s’agirait du chien qui accompagnait toujours Jean Geiler de Kaysersberg lors de ses sermons. La légende dit que cela porte chance de lui caresser la tête, cependant je vous déconseille de le faire car à force d’être touchée, la statue s’est abîmée (on le voit à la couleur de la pierre qui est bien différente du reste de la chaire).

Le pilier des anges

Autre légende : ce pilier, achevé vers 1225, soutient les voûtes de la cathédrale. Il est magistral par les 12 sculptures qui le composent. Il est si fin qu’il a rencontré la critique de sceptiques pensant qu’il ne tiendrait jamais. Un de ces hommes a été façonné dans la pierre : il se tient à la balustrade (on l’aperçoit juste derrière le pilier un peu en hauteur), le regard dirigé vers le pilier et il attend toujours que ce dernier s’effondre.

La référence à Atlas

La cathédrale recèle de surprises, à l’image de cette statuette que l’on retrouve sur le pilier nord ouest. l’homme soutient la cathédrale à la force de son dos, beau clin d’œil à Atlas qui est condamné à porter le poids du monde pour l’éternité sur ses épaules. Il est fort possible que cet homme soit un vestige de la période qu’a connu la cathédrale début du XXe siècle, alors que ses fondations menaçaient de s’écrouler. Il est dit qu’il représente l’architecte alors en charge de la restauration.

Le rayon vert

Enfin, il est passionnant et poétique de voir que deux fois par an, au moment des équinoxes, un rayon de lumière vert traverse un vitrail au niveau du pied de Juda pour frapper le Christ crucifié de la chaire de la cathédrale. Cependant, ce fait étrange trouve une explication rationnelle qui lève le voile sur le mystère. En effet, le rayon vert est dû à la couleur du vitrail traversé et n’est observable que depuis la restauration récente de ce vitrail.

Fascinante et riche d’histoires, la cathédrale et ses nombreux détails ont vu les époques défiler et les foules se presser en son sein. Elle nous offre aujourd’hui toujours un aussi beau spectacle.

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