Châteaux secrets – n°1 | Rochelambert

Niché dans un écrin de verdure à Saint-Paulien en Haute-Loire, le château de la Rochelambert, adossé à une falaise de basalte des restes d’un ancien volcan, semble littéralement sculpté dans la coulée de roche magmatique.

Le château d’origine
Le château originel est construit au XIIe siècle, et a comme fonction première de contrôler la route de Saint-Jean-de-Compostelle qui passe non loin. Le premier seigneur connu des lieux est le chevalier Pierre de la Rochelambert, dont le nom est mentionné pour la première fois en 1164, sur un document de transaction.

L’attaque du Sieur de Blacons
En 1562, le château est attaqué par le Sieur de Blacons, le redouté chef du parti protestant. Alors à la tête d’une armée de 800 hommes, celui-ci vient de piller les alentours du Puy-en-Velay et s’apprête à prendre le château. L’attaque cause alors la destruction partielle du château.

Par chance, un récit de l’attaque a été retrouvé dans les archives du château. Ce document a pu nous apprendre que l’ancien château médiéval, dorénavant en partie détruit, était composé de plusieurs tours, et d’un pont-levis.

La renaissance du château
C’est au début du XVIIe siècle qu’Hélène de Lestrange, l’épouse du François, marquis de la Rochelambert, fait reconstruire le château. Ils restaurent le pont-levis, puis viennent finalement le combler pour ériger l’escalier monumental que l’on peut observer aujourd’hui.

M. Bresset, le nouveau propriétaire
Le château appartenait depuis sa construction à la famille de la Rochelambert, mais est finalement vendu en 1939 à un antiquaire, marchand de biens. Durant ces ventes successives, tous les meubles, vaisselles, armes sont également vendus et dispersés.
M. Bresset, qui a acheté le château vide, le remeuble peu à peu avec les anciennes pièces, que l’on peut encore observer de nos jours lors des visites.

La célèbre visite de George Sand
L’auteure George Sand, alors amie de la propriétaire, visite le château le 14 juin 1859. Le cadre féerique du château et son aspect atypique l’ont inspirée, puisque c’est dans ce château qu’elle situe son roman Jean de la roche, qu’elle écrit un mois plus tard après sa visite.

Elle décrit le château :

“ Le petit manoir est, quant à l’extérieur, un vrai bijou d’architecture, assez large, mais si peu profond, que la distribution en est fort incommode. Tout bâti en laves fauves du pays, il ne ressemble pas mal, vu de l’autre côté du ravin, à un ouvrage découpé en liège, surtout à cause de son peu d’épaisseur, qui le rend invraisemblable … ”

L’auteure n’est pas la seule dont le château a inspiré l’art. 
Jean Cocteau fera reconstruire une réplique de la façade du château dans les studios d’Epinay, afin de tourner son film de la Belle et la Bête.

Aujourd’hui, le château abrite une collection privée unique d’œuvres d’art : sculptures romanes et gothiques, tapisseries, tableaux et mobilier du XII^e au XIX^e siècle.