Le château de Lourdes
Châteaux secrets – n°2 | Lourdes
Dans l’ombre du sanctuaire chrétien se dresse, en haut de son rocher, un château dont l’origine remonte à l’époque romaine. En 778, le château est assiégé par le roi des francs Charlemagne, et c’est de cet événement que provient la légende de Lourdes.
Dans cet article, nous allons découvrir la légende du siège de Charlemagne, légende qui est inscrite encore aujourd’hui sur le blason de la ville.
L’assaut de Charlemagne
En 778, Charlemagne, roi des Francs, qui revient d’Espagne où il faisait la guerre aux Sarrasins, s’arrête à Lourdes pour reprendre le château de Mirambel, alors occupé par un chef maure, Mirat.
Charlemagne assiège le rocher, et prive ainsi le château et ses habitants de ressources, en vain : Mirat ne souhaite pas se rendre, malgré les assauts des Francs, malgré la famine et le scorbut. L’étendard au croissant flotte encore sur Mirambel.
Les troupes de Charlemagne commencent à se lasser d’un si long siège. Le roi lui-même songe à lever le siège.
C’est alors que, selon la légende, un aigle survole le château et échappe le gros poisson qu’il tenait. La proie tombe aux pieds du chef maure, mais celui-ci, rusé, saisit le poisson et le jette aux soldats de Charlemagne en disant :
« J’en ai vingt mille encore en citerne au château ».
L’évêque du Puy-en-Velay, Turpin, compagnon de Charlemagne, comprend la supercherie et obtient l’autorisation d’aller parlementer avec l’assiégé. Il lui déclare :
« Puisque tu ne veux pas te rendre au roi Charles qui est le plus illustre des mortels, rends-toi du moins à la plus noble Dame qui fut jamais, la mère de Dieu, notre Dame du Puy. »
L’homme d’église convainc Mirat de le suivre pour remettre à Notre-Dame du Puy sa reddition.
Mirat accepte de se faire baptiser et de devenir chrétien sous une condition : que le pays de Bigorre reste indépendant, tant pour lui que ses descendants.
Mirat reçoit le baptême et prend le nom chrétien de Lorus. Le château, appelé Mirambel, prend alors le nom de Lorus qui aurait donné son nom à la ville de Lourdes.
Le blason lourdais porte depuis ce temps un “aigle de sable déployé, tenant au bec une truite d’argent”.
Propriété des comtes de Bigorre, puis du domaine royale
Depuis 1022, les comtes de Bigorre siègent dans le château. Sa position est stratégique entre plaine et vallées, elle permet de contrôler les échanges économiques ou guerriers entre le pays de Bigorre et le Béarn, ainsi qu’entre l’Espagne et la France.
Au XIIe siècle, le château entre dans le domaine des rois de France sous Philippe le Bel. Il est cédé aux Anglais par le Traité de Brétigny en 1360, avant de revenir à la France au début du XVe siècle à l’issue de deux sièges.
Le château devient ensuite une place forte pour contrôler les routes du piémont que vont se disputer différents princes, maîtres de la politique du Sud de la France. La population de Lourdes, ayant droit de refuge au château, a ainsi été épargnée lors des différents conflits tels que la Croisade des Albigeois ou les Guerres de religions.
Le château prison
En 1590, sous le règne d’Henri IV, le château devient domaine royal.
On le nomme « Bastille des Pyrénées » aux 17e et 18e siècles, en raison de sa nouvelle fonction de prison où le roi fait enfermer ses opposants sur simple lettre de cachet.
Dans le même temps, le rôle de place forte n’est pas abandonné. Un gouverneur est à la tête d’une garnison militaire pour assurer la protection du territoire.
Une nouvelle caserne
Au XIXe siècle, le Génie militaire transforme le château en caserne. Il donne une nouvelle allure à cette architecture militaire et ajoute de nombreux bâtiments, notamment la poudrière.
Le château musée
En 1894, la ville de Lourdes achète le château fort, déclassé militairement, et a pour ambition de le transformer en musée. En 1921, le musée Pyrénéen voit le jour. Aujourd’hui encore, il rassemble des collections sur l’histoire et les cultures montagnardes.