La petite anecdote – n°1 | Chambord

Illustre château de la Loire, le château de Chambord, construit à la gloire de François Ier dans la région du Centre-Val de Loire, cache tout de même quelques secrets… Plongeons au cœur de la Seconde Guerre mondiale, où le château a eu un rôle pour le moins étonnant.

Un refuge
En 1933, les musées français établissent une liste d’évacuation des œuvres d’art en cas d’urgence. Ce plan est mis en place par Jacques Jaujard, alors sous-directeur des Musées nationaux. Celui-ci choisit alors le château de Chambord, éloigné des villes et assez vaste, afin de recueillir les précieux trésors qu’il faut évacuer et protéger des bombardements allemands.

Le grand déménagement
Dès l’année 1938, le château de Chambord reçoit de nombreuses caisses d’œuvres, la guerre étant imminente. Finalement les toiles reviennent dans les musées initiaux, la menace de la guerre étant momentanément écartée. Mais le 28 août 1939 à 6h du matin, plus de 5000 caisses contenant les collections de nombreux musées parisiens quittent Paris pour se rendre, pour la plupart, à Chambord. Les tableaux les plus précieux sont par la suite envoyé vers des refuges situés plus au sud, tel le château de Saint-Blancard (Gers) où sont entreposées des œuvres du département des antiquités égyptiennes.

Le château de Chambord échappe de peu aux bombardements, au crash d’un bombardier B-24 américain en 1944, et à un incendie le 7 juillet 1945 qui réduit en cendres les combles du canton sud. En 1947, On organise le rapatriement progressif des œuvres du Louvre vers Paris, et c’est ainsi que commence une grande remise à niveau du château de près de trente ans.

Parmi les histoires incroyables de ce déménagement, celle du Radeau de la méduse vaut le détour. Le tableau ne pouvant être roulé est transporté sur sur un chariot à décor mais, trop grand, il ne peut passer sous les câbles électriques. Un trajet sera donc étudié attentivement entre Versailles et Chambord afin que le convoi ne passe pas sous un câble électrique.