Hauts-de-France

Le château d’Hardelot

Châteaux secrets – n°4 | Hardelot

Près de la mer et des dunes s’impose le joli château d’Hardelot. Après avoir détenu une fonction défensive, il occupe rapidement une fonction de résidence de plaisance et de loisir, jusqu’à récemment, participer à l’activité touristique de sa région.

Une forteresse en bois
Le premier château est construit en bois par les comtes de Boulogne au xiie siècle. Il n’était alors qu’une forteresse en bois.

Protéger la côte
Dans le cadre de la fortification de la côte française, Philippe Hurepel de Clermont, fils du roi Philippe Auguste et comte de Boulogne, construit de 1222 à 1231 un puissant château fort en pierre, qui vient remplacer l’ancienne forteresse en bois. Le château fort est alors une enceinte fortifiée de forme polygonale, composée de dix imposantes tours reliées par de hautes courtines.
Outre sa fonction défensive, le château est également une demeure de plaisance, confortable, où les comtes de Boulogne résident, vont à la chasse et festoient.
Prise, reprise, cette forteresse voit passer dans ses murs des troupes françaises, anglaises et bourguignonnes.

En 1615, Marie de Médicis fait assiéger le château par le maréchal d’Ancre car il est alors occupé par les protestants. Il est alors largement détruit et une ferme prend place au milieu des ruines. Il reste encore aujourd’hui les courtines d’origine.

Nouveaux propriétaires
En 1820, après plusieurs propriétaires, le château est à nouveau vendu avec ses 880 hectares de dunes qui vont jusqu’à la mer.
En 1848, le château est acquis par l’anglais Sir John Hare, un magistrat de Bristol, qui tente de restaurer les ruines médiévales. C’est à cette époque que l’écrivain Charles Dickens vient régulièrement à Condette.

En 1865 le capitaine Henry Guy rachète le château et construit un manoir de style néo-Tudor au-dessus des souterrains du XIIIe siècle et d’une des tours les mieux conservées.

En 1897, l’anglais John Robinson Whitley achète avec plusieurs de ses amis, le château et ses dépendances. Le château devient alors le centre d’attraction de la région : golf, tennis, chasse, pêche, archerie, etc.
Il participe à la création de la station balnéaire d’Hardelot pour attirer les mondains fortunés et les aristocrates de France et d’Angleterre.

Pendant la Première Guerre mondiale, le château est à la disposition de l’armée britannique.
En 1934, l’abbé Bouly, le curé de Condette et d’Hardelot, célèbre pour être le père de la radiesthésie, l’achète. Il est ensuite occupé par une congrégation de religieuses.

Aujourd’hui
Le 13 juin 2009, le Centre culturel de l’Entente cordiale voit le jour.
Ce projet est mis en place par le conseil général du Pas-de-Calais afin d’entretenir, avec le comté du Kent au Royaume-Uni, la fameuse « entente cordiale ». Il développe une programmation culturelle de qualité autour de la culture britannique, à travers toutes les formes d’art (musique, arts plastiques, cinéma, littérature, patrimoine).

En 2014, les intérieurs du château sont réaménagés pour créer une exposition permanente consacrée à l’histoire du château et des relations franco-britanniques. La décoration s’inspire des demeures anglaises et françaises de la seconde moitié du xixe siècle. Le mobilier présenté est en partie mis à disposition par le Mobilier national. Une collection d’œuvres d’art est constituée par le château d’Hardelot mais elle est largement complétée par des œuvres provenant des Musées du Louvre, de Boulogne-sur-Mer et de Saint-Omer. Le commissariat général de l’exposition permanente a été confié à Stephen Clarke.

Des jardins d’inspiration Tudor sont créés à l’extérieur de l’enceinte médiévale. Ils sont l’œuvre des paysagistes Emmanuel de Quillacq et Christophe Laborde.