1 semaine 1 artiste – Irko

Du « rap digital », c’est comme ça que son style a déjà été qualifié et on ne peut qu’approuver. Aujourd’hui on te fait découvrir un artiste impressionnant de part son flow, ses prods et tout l’univers musical qu’il est en train de construire :

Irko

Né en 2000 à Tirana en Albanie, le rappeur s’est installé à Lyon au cœur d’une scène  locale en ébullition puis a commencé à rapper à l’âge de 15 ans. Biberonné aux hits de Lacrim, Sadek et on en passe… il faisait partie de ces ados qui s’essayaient à poser des couplets sur des type beats vu et revus. Après quelques sons et un projet sorti sur Soundcloud, il fait une première apparition en 2019 sur la mixtape Sleepy L.A d’un beatmaker proche du collectif Lyonzon et aujourd’hui son duo, Amnezzia.

C’est à partir de là que la machine se lance car le rappeur ne va cesser de surprendre par son style au fil des apparitions. Des visuels épurés, des placements techniques et surtout un personnage glacial aux allures de membre des special ops vont permettre de créer un univers intriguant autour de sa musique.

Du rap futuriste 

La plus captivant avec Irko est qu’on a presque l’impression d’entendre un cyborg dans ses sons. Le ton est froid et les mélodies presque dissimulées derrière une voix glitchée donnant l’impression qu’on est face à un robot. On trouve ce style tout simplement incroyable. Le seul moyen de discerner une quelconque émotion derrière ce visage masqué et ces verres techniques serait la voix et pourtant, Irko ne laisse rien transparaître.

Si le rappeur suit une direction artistique aussi soignée, c’est également grâce à Amnezzia. Le beatmaker arrive à nous pondre des masterclass aux sonorités croisées entre digital et obscurité sur lesquelles Irko déverse un flow technique.

Une vision novatrice de l’industrie

Comme il le dit lui-même, la musique ne se consomme plus de la même manière. Ce débat d’actualité vient remettre en question l’efficacité des projets longs type album. « Aujourd’hui avec les plateformes de streaming, le public a énormément de propositions. Il prend plus la peine d’écouter des albums d’une heure. C’est la restauration rapide du rap. » On est assez d’accord avec cette vision dans le sens où, de nos jours, les albums à 25 titres prennent beaucoup de place dans la consommation d’un auditeur. Il est rare qu’on écoute un album de plus d’une heure en une fois et le format semble se rapprocher de la fin. Balancer 20 sons d’un coup sur les plateformes sans fil conducteur devient récurrent et peu captivant.

Il y a évidemment des exceptions, des albums à la direction artistique travaillée et cohérente. Des projets qui sont plus que de la musique et s’apparentent à un véritable storytelling. Sur la scène francophone on pense par exemple à Laylow ou SCH (pas son dernier projet non) qui en ont fait leur marque de fabrique. Ces albums là prennent la forme d’une expérience auditive à part entière mais à quel prix ? Difficile de revenir écouter individuellement un son quand on a une voix off de 30 secondes avant que le morceau commence.

Irko a bien saisi cette subtilité et propose des projets et morceaux courts qu’il peut proposer plus fréquemment. « Je préfère faire un projet plus court et en balancer plus souvent plutôt que  faire attendre le public 2 ans avec un projet de 24 titres. Ca s’essouffle au bout d’un moment« .

Pour résumer, Irko est un artiste qui tend vers l’innovation musicale en proposant un univers minimaliste, froid et futuriste. Au moment où on écrit ça, il vient d’apparaître dans 5712, le dernier clip d’Abel31. Ce producteur talentueux de la new gen vient une nouvelle fois montrer qu’il a LE truc pour exploiter l’univers des artistes avec qui il collabore à la perfection. Les visuels sont très stylés et le son reste fidèle au rappeur, glacial et digital.

A écouter et à surveiller de très près.

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